Connaissez-vous les glyphes ?

Au cours des 460 dernières années, la typographie et la composition ont engrangé un vaste corpus terminologique, qui puise largement dans la période où les glyphes (ou caractères en plomb) étaient gravés, fondus et assemblés à la main pour former des blocs de texte. Ainsi, on parle toujours de fonte pour désigner les caractéristiques de graisse et de corps d’une police de caractère, même si les caractères d’imprimerie en métal fondu ne sont plus qu’un souvenir lointain, et ce depuis l’avènement de la photocomposition.

Dans l’ouvrage Typo l’essentiel, Tony Seddon a regroupé  les principaux termes à connaître, les classifications de polices et 43 exemples de polices, classés par catégorie et par ordre chronologique. Nous vous proposons de découvrir quelques glyphes présentés dans cet ouvrage.

DINGBAT

Ce terme désigne un ornement utilisé en typographie. Il s’agit plus précisément d’un glyphe décoratif qui vient s’ajouter aux caractères alphanumériques d’une fonte. Les dingbats ont été conçus pour remplir plusieurs fonctions, notamment pour créer des encadrements de titres ou des bordures de pages. On les utilise souvent dans les listes à puces lorsqu’un simple point ne suffit pas. Il existe des centaines de fontes dingbats, qui couvrent toutes les applications imaginables. La plus connue est l’ITC Zapf Dingbats, disponible dans la plupart des systèmes d’exploitation. On les appelle également les polices Pi (pour picture).

MANICULE

Aujourd’hui utilisée pour donner une touche rétro à une composition, la manicule servait à l’origine à indiquer dans la marge d’un manuscrit une note ou une correction. Son usage remonterait au XIIè siècle. De nos jours, elle s’apparente davantage à un symbole élaboré visant à attirer l’attention du lecteur. La manicule est absente de la plupart des polices de caractères numériques, de sorte que les graphistes n’ont souvent d’autre choix, pour pallier cette lacune, que de se rabattre sur une fonte Pi comme le Zapf Dingbats. Depuis peu, elle revient cependant en force grâce à de nouvelles versions de polices comportant des jeux plus importants de caractères OpenType.

PRIMES

Les primes sont le cauchemar de nombreux graphistes ou typographes, car ces signes sont souvent utilisés en lieu et place des apostrophes ou des guillemets. Ces petits caractères rectilignes, dont la forme rappelle parfois celle d’une goutte d’eau à l’envers, servent notamment à noter les coordonnées géographiques. Ils se présentent soit à la verticale, soit penchés vers la droite. Si vous croisez un jour dans la rue une personne pestant à la vue de primes utilisés abusivement à la place d’une apostrophe ou de guillemets, vous saurez immédiatement qu’il s’agit d’un amoureux de la typographie.

Extrait de

Typo, l’essentiel
Tony Seddon
Collection: Hors collection, Dunod
avril 2017 – 192 pages

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