100 ans de cinéma d’animation

Depuis un siècle le cinéma d’animation nous ravit, nous surprend, témoigne de l’évolution technique des différentes époques et de différentes cultures… 100 ans de cinéma d’animation, d’Olivier Cotte permet aux amateurs d’explorer le cinéma d’animation sous toutes ses facettes, en retraçant son histoire enrichie d’anecdotes et de plus de 500 illustrations pour la rendre plus parlante et plus vivante…

Sous quel angle avez-vous choisi d’évoquer ces 100 ans de cinéma d’animation ?
Olivier Cotte : Sous l’angle de la diversité, car le cinéma d’animation possède la qualité unique de développer des styles et techniques (les deux sont liés) extrêmement diversifiés. Longtemps, on a réduit l’animation à l’animation sur cellulo (Disney, le cartoon classique, les séries TV…). Or, grâce au travail en pâte à modeler d’Aardman notamment, puis aux films par ordinateur, le public sait désormais qu’il existe d’autres visuels et d’autres styles. L’écriture du livre donnait l’occasion de faire découvrir des territoires encore peu connus. Il s’agissait aussi dans ce but d’intégrer autant d’images que possible afin que le lecteur puisse se rendre compte de cette diversité et pouvoir appuyer, valider, cette envoûtante pluralité.

Quelles grandes figures ont marqué ces 100 ans, comment les avez-vous choisies ?
J’ai essayé de parler de toutes les grandes figures car toutes sont, à leur manière, incontournables. Il s’agissait aussi de présenter la production internationale, y compris celle de pays dont on n’aurait pas imaginé qu’ils en possèdent une. Chaque pays a connu une ou plusieurs grandes figures, avec leur style propre, leur art de raconter, leur découpage distinctif, sans oublier de replacer les productions dans leur contexte. Il est d’ailleurs remarquable que l’animation se soit développée sous à peu près tous les régimes et économies possibles. Même si, bien sûr, on ne produit pas les mêmes films en France qu’en Russie (ou ex Union Soviétique), au Niger, au Canada, en Colombie ou au Japon.

Quelles évolutions techniques ont marqué le cinéma d’animation ?
Il faut bien garder à l’esprit que technique et esthétique sont liées dans l’animation : un film en papiers découpés possèdera des qualités (et des limites) différentes d’un autre en cellulo ou un autre encore en marionnettes ou gratté directement sur pellicule. L’évolution technique est donc capitale car c’est elle qui autorise de nouveaux visuels ou de nouvelles narrations. Curieusement, l’animation classique s’est vite définie techniquement aux États-Unis dans les années 10, a connu une évolution majeure avec Disney dans les années 30, puis a peu changé. À ce moment d’ailleurs, la plupart des autres procédés sont aussi en place. Il faut attendre l’ordinateur pour qu’un nouveau champ s’ouvre enfin, mais paradoxalement pas forcément dans le sens de l’innovation stylistique. Nous nous trouvons aujourd’hui à un carrefour où prise de vue réelle et animation s’approchent, se fondent : « l‘inquiétante étrangeté » de certains personnages virtuels en témoigne. Cette fusion génère évidemment son opposé : le retour en parallèle à des techniques premières et rudimentaires.

Comment avez-vous organisé cet ouvrage ?
J’ai choisi de commencer par une courte partie technique afin que le lecteur puisse appréhender la partie historique sans avoir besoin de se référer sans cesse à un glossaire. Les grands chapitres historiques couvrent l’essentiel du livre, avec une présentation du contexte par continent ou pays, par période, et chaque artiste est introduit avec des exemples de son travail, commentés voire analysés, de manière ludique car il s’agissait avant tout de témoigner de mon amour pour cet art et non de rédiger un pensum théorique de type universitaire : le plaisir du partage a été pour moi primordial ! J’ai d’ailleurs également placé de nombreuses petites anecdotes en encart pour aller plus loin ou rapporter un fait, une précision rendant la lecture plus passionnante.

 


100 ans de cinéma d’animation
Olivier Cotte
Collection: Hors collection, Dunod
2015 – 416 pages – 195×255 mm
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