Comment tourner la plus grande animation du monde ?

Quand on a la possibilité de réaliser une animation à l’extérieur, on sent son cœur s’envoler. Sauf que dans ce cas précis, c’est la caméra qui a décollé jusqu’à une hauteur de 30,4 mètres, de manière à cadrer une grande portion de plage. C’est ainsi que Will Studd et Ed Patterson du Sumo Science ont réalisé la plus grande animation du monde, avec un téléphone Nokia.

La genèse du film


Dot, réalisé par Ed Patterson & Will Studd pour Sumo Science

Après qu’ils aient eu réalisé Dot, la plus petite animation du monde, Will Studd et Ed Patterson ont été contactés pour un nouveau film avec le Nokia N8. Mais cette fois, le cahier des charges était de créer la plus grande animation de l’histoire. Nokia désirant que l’on utilise du sable comme matériau d’animation, Will et Ed ont commencé à imaginer à quoi pourrait ressembler le film une fois achevé.

Will Studd & Ed Patterson

« On sentait bien que notre histoire ressemblait à un conte populaire anglais. À l’étape de la conception graphique, nous étions très attirés par le fabuleux travail d’Angie Lewin mais aussi par le générique de Watership Down. »

On tourne !

Trois Nokia N8 ont été montés sur une grue à 30,4 mètres au-dessus de la plage. Les appareils ont été utilisés pour enregistrer les images, incluant un véritable bateau à échelle humaine. Les téléphones étaient déclenchés à distance par le biais d’un clavier Bluetooth.

Lorsque l’on tourne à l’extérieur, on est tributaire des éléments naturels tels que la lumière (qui peut varier), mais en l’occurrence, cela a joué en leur faveur.

« La météo était parfaite à la fin, et on aimait particulièrement les ombres qui évoluaient au fil de la journée. Elles ont ajouté une touche d’authenticité que nous n’avions pas imaginée avant le tournage. »

Tourner si près du bord de mer peut néanmoins s’avérer délicat, car il suffit d’une marée un peu forte pour détruire toute la mise en place.

« À un moment, la mer a failli noyer notre travail et l’équipe a dû creuser rapidement une tranchée afin de gagner du temps. Heureusement, on avait presque fini le tournage et on a juste eu le temps d’enregistrer la toute dernière image. C’était moins une. »

Il n’y a pas si longtemps, le tournage avec des téléphones portables était très limité. Mais grâce à l’évolution technologique et à la bonne compréhension de l’animation en stop motion, il est possible de réaliser des films dont l’imagination devient la seule limite, et Gulp en est un bel exemple.

Le résultat final

Le Making Of

Gulp - Will Studd et Ed Patterson - Sumo Science - making of #1

La grue tient les téléphones à 30,4 mètres au-dessus de la plage.

Gulp - Will Studd et Ed Patterson - Sumo Science - making of #2

▲ Vue du haut de la grue alors que les animateurs modifient le dessin.

Gulp - Will Studd et Ed Patterson - Sumo Science - making of #3

▲ Travail de l’animation du sable

Gulp - Will Studd et Ed Patterson - Sumo Science - making of #4

▲ Le pêcheur en mer

Gulp - Will Studd et Ed Patterson - Sumo Science - making of #5

▲ Les animateurs arrivent pour travailler le « décor »

Gulp - Will Studd et Ed Patterson - Sumo Science - making of #6

▲ Une vue du film

 

Extrait de Créez vos propres animations en Stop Motion
Équipement, animation, prise de vue, montage et diffusion
Melvyn Ternan
Collection: Hors collection, Dunod
2014 – 176 pages – 205×203 mm – 19.90 €

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