Tu n’utiliseras point le Comic Sans… Ou alors de manière décalée…

C’est un sujet tabou mais il fallait bien qu’on en parle… Le Comic Sans est sans conteste la police de caractères utilisée de la manière la plus inappropriée qui soit, dans toute l’histoire de la typographie, depuis sa création.

Non, tu ne l’utiliseras pas…

Conçue en 1995 par Vincent Connare (son vrai nom ; M. Connare est en outre très philosophe en ce qui concerne sa popularité parmi les fans de typographie) pour l’interface de Windows 95, elle avait pour objectif de rassurer les utilisateurs habituellement un peu effrayés par les ordinateurs.

Son lancement a fait l’effet d’une bombe : chaque utilisateur possédant un ordinateur et des velléités de « faire du graphisme » a commencé à l’utiliser en en-tête de ses productions perso, sur des invitations, curriculum vitae, enseignes de magasin, etc. Si la police Comic Sans n’a jamais été conçue dans ce but, pourquoi diable a-t-elle plu à tout le monde ? Son concepteur pense que les gens aiment l’utiliser « parce qu’elle n’a rien d’une police de caractères ». Aïe ! Quelle meilleure raison de ne pas utiliser le Comic Sans ?

Ou alors de façon ironique…

Je viens de dire qu’il ne fallait pas utiliser le Comic Sans. Je plaisantais, en fait. Ce qui est bien avec les polices de caractères qui sont vilipendées à cause de leur utilisation inappropriée ou excessive, c’est qu’elles peuvent finalement être utilisées pour évoquer l’ironie, le sarcasme, la satire, etc. Si vous voulez transmettre un message déplaisant, du type « Je suis très heureux d’avoir 46 ans la semaine prochaine, faisons la fête ! », le Comic Sans semble être le choix de police idéal. Le problème est que, à moins que vous n’invitiez des graphistes, personne ne va saisir l’ironie. L’utilisation d’une police de façon ironique peut être très efficace et en effet très drôle, mais si et seulement si l’ironie est employée à bon escient. De ce fait, réfléchissez bien avant de vous décider à utiliser le Comic Sans, le Child’s Play, le Dot Matrix ou encore le Bullets Dingbats, ou toute nouvelle police, pour un projet qui nécessite de comprendre le choix de cette police. Si la blague n’est pas immédiatement perçue, rabattez-vous plutôt sur le Times New Roman. Ha ha, vous saisissez ? Non ?

 

Extrait de Tu n’utiliseras point le Comic Sans
Les 365 lois du design graphique
De John Foster, Sean Adams, Peter Dawson, et al.
Collection: Hors collection, Dunod
2013 – 384 pages – 157×109 mm
EAN13 : 9782100579723

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