Travailler avec un scanner

La numérisation de films n’est pas la tâche la plus créative et satisfaisante qui soit; autant minimiser le temps et les efforts qu’on y consacre. D’un autre côté, le numérique n’étant plus l’avenir mais bien le présent de la photographie, bien maîtriser la numérisation est d’une importance vitale pour le photographe possédant un fond de photos argentiques. Un minimum de connaissances techniques pourra l’aider à tirer de son scanner une qualité supérieure.

Calibrage du scanner

Comme pour tout autre périphérique, il faut connaître les caractéristiques de son scanner pour en améliorer l’efficacité. La première chose à faire est donc de le calibrer à l’aide d’une charte standardisée de type IT8, que l’on scanne en utilisant les paramètres par défaut. Selon les résultats, on modifiera ces paramètres pour correspondre à l’analyse de la charte; sinon, on répercutera simplement les changements dans un logiciel de retouche d’image ou on utilisera le profil de numérisation du scanner.

Traitements par lots

Lorsque plusieurs originaux sont similaires, on a tout intérêt à leur appliquer des paramètres identiques en utilisant la technique du traitement par lots. Il y a deux méthodes: la première consiste à appliquer des paramètres dans le scanner afin que toutes les images sortantes n’aient pas besoin de traitement supplémentaire. Beaucoup de scan- ners sauvegardent les différents réglages afin qu’ils puissent être appliqués à plusieurs types d’originaux. L’autre possibilité est de simplement scanner avec les réglages par défaut et de traiter les images par lots en utilisant un logiciel tiers. Cependant, pour les traitements par lots, les images doivent être très similaires et, par exemple, provenir du même lot de films, avoir été prises dans les mêmes conditions de météo, etc.

 

Scan d’un ektachrome Ce scan d’un inversible Kodak Ektachrome 100 montre une palette de couleurs typique : excellente neutralité, bleu brillant, un peu faible sur les rouges, ombres un peu denses. On peut très bien choisir de se conformer au scan original ou, au contraire, d’interpréter librement l’image.

Numérisation expresse

Si l’on a juste besoin de vues miniatures d’un lot de diapositives (comme celles qu’on trouve sur les galeries web), on peut très bien, sur un scanner à plat, en numériser plusieurs côte à côte. Il faudra ensuite recadrer individuellement chaque image à partir du gros fichier de scan. Certains appa- reils reconnaissent automatiquement les diapositives séparées et, parfois, il est même possible de définir des zones de numérisation distinctes correspondant à autant d’images. Cette technique peut également être appliquée à des tirages de petits formats. Il faut placer les images à numériser avec soin sur la vitre du scanner, de manière à éviter les rotations dans les logiciels de numérisation, qui engendre des pertes dues à l’interpolation.

Autofocus

Pour accélérer les tâches de numérisation, il est tentant de se reposer sur la fonction d’autofocus offerte par tous les scanners. Avec les scanners à plat, le point est en fait fixé: il correspond à la surface supérieure du verre. Avec les scanners de film, l’autofocus s’adapte aux différences dans l’épaisseur du support des diapositives. Il est intéressant de comparer les résultats avec autofocus à ceux obtenus avec mise au point manuelle (qui est possible sur certains scanners). On peut alors choisir précisément le point de l’image à la main et cela donne, la plupart du temps, des résultats généralement plus nets qu’avec l’autofocus.

Scan groupés : Des diapositives sous cache peuvent être numérisées en groupes sur un scanner à plat et être ensuite récupérées de façon sélective pour réaliser des petites reproductions. Notons le voile qui apparaît sur le bord des caches : il est dû à la lumière du scanner. Sa force dépend de la conception du scanner.

Chartes ITB, Cette charte, largement utilisée, est composée d’une bonne gamme de couleurs, et le fichier de données numériques correspondant à chaque lot de chartes – identifié par la date en bas à gauche – peut être téléchargé depuis le site du fabricant pour être utilisé pour le
profilage du scanner.

Les bonnes résolutions

Comme indiqué précédemment, l’approche la plus simple pour les calculs de résolution est de garder à l’esprit que la mesure est faite en pixels, une unité virtuelle qui n’a pas de taille jusqu’à la sortie de l’image sous une forme ou l’autre. La question de la numérisation tourne principalement autour de la question « de combien de pixels ai-je besoin ? ».
Les images dont la largeur est inférieure à 150 pixels n’affichent pas grand-chose de plus que leur structure globale. Pour le Web, elle n’a pas besoin d’être supérieure à 720 pixels, ce qui convient aussi pour les tirages de petite taille (1/2 carte postale). Pour des tirages au format A4 de qualité acceptable, il faut des images comprises entre 2000 et 2 500 pixels de long ; pour    une  bonne qualité, compter de 3000 à 4800 pixels.
Bien entendu, la solution la plus simple serait de toujours numériser à la plus haute résolution disponible, mais cela produit des très gros fichiers, plus longs à (post)traiter et plus encombrants à stocker (d’où un surcoût en espace de stockage et une perte de temps en manipulations de fichiers images).

Bois flotté, Il est presque impossible de reproduire par le numérique les irrégularités subtiles qui sont obtenues en opérant en chambre noire. Les effets numériques ont tendance à être trop réguliers, trop parfaitement appliqués. Le travail en chambre noire est toujours un peu irrégulier, jamais tout à fait parfait. Le scanner permet de continuer à
apprécier les subtilités de ces images.

 

Numériser les négatifs argentiques

En raison de leur structure basée sur des particules d’argent, les films 35 mm noir et blanc présentent face au scanner des problèmes spécifiques.
En effet, les négatifs scannés à une résolution d’au moins 2 700 dpi peuvent  apparaître bien plus granuleux que ce à quoi l’on pourrait s’attendre, et certainement beaucoup plus que ce qu’on obtiendrait avec des négatifs couleur comparables. Tenter de numériser en utilisant des résolutions encore plus élevées risque de ne faire qu’aggraver le problème. En fait, la différence est due aux particules d’argent qui ont tendance à éparpiller la lumière diffusée à travers le négatif. À l’inverse, les nuages de colorants des films couleur absorbent et filtrent la lumière et la diffusent beaucoup moins. De plus, l’éclairage d’un scanner de films est très directif, et donc très dur.
Le résultat équivaut à un tirage réalisé avec un agrandisseur à condenseur (voir page 302) qui donne des images au grain plus net et au contraste plus élevé que ceux réalisés avec un agrandisseur utilisant une source de lumière diffuse.

De plus, la trame de résolution du scanner peut interférer avec les grains de l’image. Imaginons un grain parfaitement net: s’il est situé exactement dans un pixel, il y est enregis- tré avec exactitude. Mais si le grain couvre la moitié d’un pixel et la moitié d’un autre, il va être enregistré sur les deux pixels, les remplissant tous les deux, et semblera moins dense et deux fois plus grand. Il en résulte que de nombreux grains d’argent apparaissent plus grands que ce qu’ils sont vraiment. On peut essayer de réduire cet effet d’interférence en défocalisant légèrement, si la mise au point manuelle est possible. Il est possible d’éviter ce problème en utilisant des films noir et blanc chromogènes, comme l’Ilford XP2 ou le Kodak CN400.

Numérisation de tirages noir et blanc

Numériser un tirage plutôt qu’un négatif noir et blanc peut procurer de meilleurs résultats. En effet, un simple scanner à plat pourra tirer plus d’informations d’un tirage bien exécuté numérisé à 500 dpi qu’un scanner de film coûteux travaillant à très haute résolution sur un négatif. Les éventuelles retouches effectuées en chambre noire et appliquées au tirage permettent de minimiser le travail en post-numérisation. Pour de meilleurs résultats, il vaut mieux faire un tirage aux dimensions maximales du scanner. De cette façon, on peut utiliser un scanner à plat de qualité moyenne afin d’obtenir d’excellents résultats à partir de films sans avoir à acheter un scanner de film, forcément plus cher.

 

Toute la photo par Tom Ang

9782100563951,

352 pages,

29,90 €

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1 commentaire

  1. vitrac wrote:

    Bonjour
    Quels sont les scanners à plat AVEC AUTOFOCUS ?
    Merci de votre réponse

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