Qu’est ce que le nombre d’or ?

Le nombre d’or est un rapport, une relation entre deux éléments symétriques. Ces éléments peuvent être de tous types : format utile, surface de page, taille de caractères du corps de texte, etc.
Le nombre d’or désigne le rapport dans lequel le plus petit est au plus grand comme le plus grand est à la somme des deux, soit a/b=b/(a+b).
La même relation peut également s’exprimer par la formule 1/φ où φ (Phi) est égal à (1+√5)/2. Une bonne approximation numérique pour φ est 1:1,61803 ; c’est le rapport exprimé dans la série appelée suite de Fibonacci.

Art, architecture, design…

Bien que, du point de vue mathématique, ce rapport de 1/φ, utilisé par Fibonacci pour approximer une propagation par nature non contrôlée continue de se développer en spirale à l’infini, on l’observe à maintes reprises dans le monde matériel, depuis les pommes de pin et les tournesols jusqu’aux coquilles d’escargots et de nautiles, et même dans le corps humain. Cette série a par ailleurs été utilisée à dessein à travers les siècles :

  • par les Grecs anciens,
  • par les artistes de la Renaissance,
  • par les architectes,
  • dans la conception des livres modernes,
  • dans l’architecture de Le Corbusier, basée sur le « modulator »…

Avec le développement du Style Typographique International, le nombre d’or a acquis une place centrale dans le design, où il sert encore, à divers degrés, dans la prise de décisions.

Si des notions telles que le nombre φ peuvent sembler arbitraires, les mathématiques doivent intervenir à un niveau encore plus fondamental de l’élaboration d’une maquette. Avant tout, le graphiste doit examiner avec soin le contenu à présenter. Quel volume d’information peut-on faire entrer sur une page ? Combien de pages, et de quel format, seront nécessaires pour exposer le contenu ? Si c’est un document assez long, combien de pages faudra-t-il, combien de subdivisions, et avec quelles dimensions ? Telles sont les questions qui devront trouver réponse dès le début du travail de conception proprement dit, et leurs solutions passent toutes par des calculs mathématiques élémentaires.

Grilles et mise en page

De plus, un peu d’arithmétique en amont est indispensable si l’on veut travailler dans un souci de développement durable. En sélectionnant un matériel d’impression et un type de papier avant de construire la mise en page, on peut faire des concessions sur le format de page, et réduire les chutes. Quelle est la taille de la feuille ? Quelle est la taille maximale qui passe dans les machines ? Peut-on, en jouant légèrement sur la taille ou le nombre de pages, ou en choisissant un papier différent, faire un usage optimal des formes de presse, et ainsi maximiser la surface utile de papier ?
Un graphiste compétent examinera ces questions avant de se lancer dans le projet, qu’il s’agisse d’une affiche ou d’une publication. En insistant sur l’efficacité et la nécessité d’intégrer certains principes mathématiques dans le travail de conception, le Style Typographique International a diffusé l’usage des grilles chez les graphistes.

 

Extrait de Grilles et mise en page
Best practices, de l’imprimé à l’écran
Amy Graver, Ben Jura
Collection: Hors collection, Dunod
2013 – 192 pages – 173×230 mm
Voir la fiche détaillée du livre

 

 

 

 



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