Nikon D600 : combattre le flare

Le flare est un phénomène lié aux réflexions multiples des rayons lumineux entrant par l’objectif. Les rayons normaux suivent le chemin direct prévu par les opticiens à travers les différentes lentilles jusqu’au capteur. Ce sont ceux qui vont former l’image. Mais il y a aussi des rayons indésirables qui n’interviennent pas dans la formation de l’image de la scène visée mais au contraire contribuent à en dégrader la qualité, on en distingue deux sortes : les diffusions et les réflexions de sources lumineuses ponctuelles.

Les diffusions

La cause de ce type de flare provient de sources extérieures diffuses comme un ciel blanc très lumineux, ou indirectes comme le soleil se trouvant un peu à l’extérieur du cadrage mais dont les rayons viennent tout de même frapper la lentille avant de l’objectif. Dans ces cas la lumière ne suit pas le chemin optique normal mais se réfléchit à la fois sur la surface des lentilles et sur les parois de la chambre reflex. Elle ne forme donc pas une image mais une lumière diffuse qui finit par éclairer de manière uniforme le capteur en se superposant à l’image projetée par l’objectif. L’effet produit est le même que celui que l’on constate lorsqu’on regarde un écran de télévision alors que la lumière du soleil pénètre dans la pièce et frappe l’écran. L’image est comme affadie, voilée, brumeuse, et manque cruellement de contraste.

Pour limiter le flare, les constructeurs peignent la chambre reflex en noir mat afin d’absorber cette lumière diffuse et d’éviter sa réflexion vers le capteur. Côté objectif, la surface des lentilles est traitée de manière à aussi éviter de propager cette lumière parasite dans toute la chambre par des réflexions multiples. extérieurement, c’est l’usage du parasoleil qui limitera l’entrée de lumière parasite ou de rayons du soleil.

Correction du flare en utilisant un parasoleil. le soleil se trouvait
juste au bord mais à l’extérieur du cadrage.

Les réflexions de sources lumineuses ponctuelles

Dans ce cas c’est la présence du soleil ou de lampes puissantes dans le cadrage qui est la cause du phénomène. L’image de la source est bien focalisée normalement par l’objectif mais elle est tellement violente qu’il se produit des réflexions entre la surface avant de chaque lentille et la surface arrière de la précédente et ainsi de suite tout au long de l’ensemble des lentilles composant l’objectif. Comme le diaphragme se trouve proche du milieu de l’objectif, celui-ci ne laisse passer que les rayons qui passent par son ouverture. Ainsi on observe alors dans l’image une succession de formes lumineuses qui sont en fait l’image de la forme du diaphragme multipliée par le nombre de lentilles concernées. Les lentilles ayant des traitements de surface arrière et avant de différentes couleurs chaque image fantôme est de teinte différente.

En dehors des traitements de lentilles par le constructeur il n’y a pas de remède à ce type de flare sinon celui d’éviter d’inclure le soleil ou une lampe puissante dans le cadrage, à moins de rechercher cet effet.

Apparition d’images fantômes

Dans les deux types de flare, plus le nombre de lentilles composant l’objectif est important et plus le diamètre et la courbure de la lentille avant sont importants plus le risque de flare est augmenté. Les traitements de lentilles les plus modernes comme le Nano Crystal de Nikon limitent au mieux ce type problème. On comprend en lisant ce qui précède combien il est impératif de toujours utiliser le parasoleil sur ses objectifs pour conserver le meilleur contraste possible et éviter les zones colorées anormales dans les parties sombres des images.

De même toute surface de verre supplémentaire comme un filtre placé devant l’objectif ne peut qu’aggraver le phénomène. Donc sauf usage précis et ponctuel (polarisant filtre gris ou filtre neutre lors de prises de vue en zones dangereuses) il est fort peu judicieux de laisser en permanence un filtre sur ses objectifs.

 

Extrait de Obtenez le maximum du Nikon D600
Bernard Rome
Collection : Obtenez le maximum, Dunod
Février 2013 – 280 pages – 170×210 mm
EAN13 : 9782100591299

Voir la fiche détaillée du livre sur le site web de Dunod

 

 



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