Macrophotographie : régler la mise au point

En macrophotographie, la profondeur de champ est minime, et même avec la plus petite ouverture, vous devrez régler la mise au point au millimètre près. Il est alors nécessaire d’apprendre quelles zones rendre nettes, et quelles zones laisser floues.

Notre œil est naturellement attiré par les détails, si bien qu’un objet net sera souvent perçu comme plus important qu’un autre flou. N’oubliez pas que l’appareil photo est une machine et que sans instruction, il n’a aucun moyen de savoir ce qu’il doit mettre en valeur dans la composition. Par conséquent, les systèmes d’autofocus (AF) « verrouillent » souvent sur le mauvais élément. Pour résoudre ce problème, le photographe doit prendre le plein contrôle de l’appareil.

Mise au point et profondeur de champ

La zone choisie pour la mise au point fait partie des trois variables qui affectent la profondeur de champ (les deux autres étant l’ouverture et la distance sujet-appareil photo). Dans la pratique, le point sur lequel nous réglons la mise au point sera net (avec tout ce qui se trouve sur le même plan focal), tandis qu’un certain espace devant et derrière ce plan aura un bon niveau de netteté.
Le point de réglage de la mise au point n’augmente ni ne diminue par lui-même la profondeur de champ, mais il détermine où commence et finit cette zone de netteté.

Distance hyperfocale

Les photographes de paysage règlent souvent leur mise au point à un tiers environ du plan de netteté pour garantir celle du premier plan. Cependant, quand l’objectif est réglé à l’infini (par exemple, l’horizon lointain), une partie de cette plage de netteté est gaspillée (puisque seul le tiers devant l’horizon apparaît net). Par conséquent, pour maximiser la profondeur de champ, les photographes se règlent sur la distance hyperfocale.

Cette méthode implique de fixer l’appareil photo sur un trépied et de choisir une petite ouverture. La mise au point est ensuite réglée sur l’infini, à l’aide du symbole gravé sur la bague de l’objectif. Le photographe peut alors appuyer sur le bouton d’aperçu de la profondeur de champ pour contrôler la position du point net le plus proche (nommé point hyperfocal). Ce point étant déterminé, la mise au point peut alors être réglée sur ce dernier avant de déclencher l’obturateur. Cette technique fournit la profondeur de champ maximale à une ouverture donnée, ce qui convient aux photos de plantes dans leur milieu naturel, ou à toute situation dans laquelle la netteté est essentielle.

Attirer l’attention
En réglant la mise au point sur les pics au centre de cette plante grasse, vous attirez l’attention du spectateur dans l’image.
Canon EOS 10D,
objectif 105 mm,
1/60 s à f/9, 400 ISO

Mise au point sélective

Dans certaines situations, la profondeur de champ ne doit pas être trop étendue. De nombreux photographes de plantes, par exemple, utilisent de grandes ouvertures pour flouter les détails de premier et d’arrière plan. Dans ce type de photo, l’élément net est souvent un élément précis comme le bord d’un pétale, le sommet d’une étamine, ou le dessous d’un sépale. Cette technique est appelée mise au point sélective (ou différentielle). Pour l’appliquer, il est préférable d’installer l’appareil photo sur un trépied et, si possible, d’utiliser un jeu de rails de mise au point. Avec de tels grossissements, la moindre modification, même mineure risque de décaler la mise au point, alors vérifiez régulièrement l’écran LCD.

Au travers des fleurs
En mode de mise au point manuelle, j’ai pu photographier « au travers » de ces asters, en isolant une seule fleur au loin.
Canon EOS 10D, objectif 105 mm,
1/180 s à f/4,5, 200 ISO

Distance de travail

On confond souvent distance de travail et distance de mise au point. La distance de travail correspond à l’espace entre la face avant de l’objectif et le point du sujet sur lequel la mise au point est réglée. La distance de mise au point se réfère plutôt à la distance entre le plan focal (le capteur/film) et le sujet.
 
 
Extrait de Gros plans et macrophotographie : l’essentiel
Tracy Hallett
Collection: Hors collection, Dunod
2013 – 192 pages – 145×178 mm

Voir la fiche détaillée du livre

 



Laisser un commentaire