Composition : l’oeil du photographe

La photographie en noir et blanc est une forme d’art puissante. Son histoire est respectable et elle existait bien avant la photographie couleur. J’aime toutes les formes de photographie noir et blanc. Du point de vue de la composition, le noir et blanc révèle la structure et « l’ossature » d’une composition. Il est quelquefois difficile de discerner la composition dans une photographie couleur. En ne conservant qu’une seule couleur, le noir et blanc par exemple, la composition est souvent tout ce qui reste.

À une certaine époque, j’avais l’habitude d’imprimer moi-même mes photos couleur. Un agrandisseur projetait les photos couleur en noir et blanc sur le support dans la chambre noire, pour que je puisse modifier et recadrer le tirage. J’ai alors remarqué qu’il était beaucoup plus facile de détecter les aspects importants des compositions quand je n’étais pas distrait par les couleurs.

C’est en la convertissant en noir et blanc que j’ai découvert
cette composition subtile et magique. Le regard est d’abord
attiré par  le chemin forestier puis il suit la direction
opposée aux
fortes lignes verticales des arbres.
19 mm, 15 s à f/22 en 100 ISO, monté sur trépied

Mais le monde dans lequel nous vivons est en couleur. Quelquefois, pour mieux étudier mes compositions, j’essaye de les visualiser comme si elles étaient en noir et blanc.
Une astuce consiste à régler l’appareil photo pour une capture en noir et blanc et à visualiser le résultat sur l’écran LCD.
Par contre, si vous avez vraiment l’intention de prendre une photo en noir et blanc, n’utilisez pas le mode noir et blanc de l’appareil photo. Vous obtiendrez une tonalité plus riche en capturant l’image en couleur puis en la convertissant sur ordinateur.

J’ai photographié ce chemin forestier en couleurs, ici dans sa version originale avant retouche. Cette version en couleurs me semblait assez embrouillée. La composition avait l’air confuse et les lignes de division du cadre n’étaient pas évidentes. La dominante bleue de la photo rendait l’image terne, sans point de chute pour le regard.

 

 

Extrait de l’ouvrage Compositions photographiques créatives
Harold Davis



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