Réussissez vos photos de paysages urbains

Prendre en photo les paysages tels qu’ils sont lorsqu’on les découvre en sortant de sa voiture ou au détour d’un chemin n’est certainement pas la meilleure façon d’aborder la photographie ! Le photographe doit impérativement prendre un minimum de temps pour avoir d’abord une vue générale afin d’en déceler les points forts. Partant de ces constatations il se déplacera pour pouvoir inclure dans son cadrage les éléments de la scène qu’il considère comme importants.

Priorité à la composition

La photo de paysage inclut les vues urbaines et de monuments. Ici encore, la composition est le point important pour l’intérêt de l’image. Cela implique donc un peu de réflexion avant d’appuyer sur le déclencheur. Même si dans certaines conditions de voyage on dispose de peu de temps, il est toujours possible de s’éloigner un peu pour trouver un angle intéressant. Une fois trouvé le point de vue qui convient, il sera important d’inclure dans son cadrage un premier plan qui donnera à l’image de la profondeur et du relief. Ce premier plan pourra être situé de côté dans l’image et plus ou moins flou s’il est suffisamment proche, du moment qu’on discerne bien sa forme générale. Mais il pourra aussi être bien net si l’image est prise au grand-angle et en utilisant un diaphragme suffisamment fermé.

En photo de nuit, privilégiez le moment très bref que l’on nomme l’heure bleue,
où le soleil vient juste de se coucher mais ses rayons illuminent encore le ciel, et où les éclairages urbains sont déjà allumés. On évite ainsi les trop forts contrastes de la nuit complète et on bénéficie à la fois d’un peu de lumière douce résiduelle,
des éclairages artificiels et d’un ciel lumineux et coloré.

De manière générale dans ce type d’image on utilisera une focale grand-angle et le réglage de l’appareil pour du paysage sera le mode Priorité ouverture (A) et un diaphragme assez fermé de l’ordre de f/8 ou f/11 afin de disposer d’une profondeur de champ importante, ou le mode P en décalant éventuellement le programme par action sur la molette sous le pouce pour obtenir ce diaphragme affiché dans le viseur.

Quel objectif utiliser ?

Les monuments étant des sujets de grandes dimensions, on utilisera donc l’espace maximum disponible pour s’éloigner et cadrer le sujet sans avoir besoin d’utiliser la focale la plus courte. Malheureusement il est fréquent que l’on dispose de peu de recul. Dans ce cas la tenue de l’appareil va avoir une incidence forte sur la perspective de l’image ! Appareil dirigé vers le haut (contre-plongée), les lignes verticales parallèles du monument vont se transformer en fuyantes. Si cette déformation est trop importante il sera souvent sage d’abandonner cette prise de vue par trop inesthétique.

Le cercle image d’un objectif est le diamètre de l’image qu’il projette vers le capteur. Les objectifs 24 × 36 normaux projettent une image circulaire qui englobe exactement un rectangle 24 × 36 mm. Contrairement à un objectif courant, le cercle image d’un objectif à décentrement (cercle noir) couvre une surface bien plus large que le capteur. On utilise cette propriété pour pouvoir décentrer l’optique (image de droite) et ainsi déplacer l’image sur le capteur sans avoir besoin d’incliner l’appareil pour cadrer un sujet très haut. On évite ainsi la déformation de perspective.

De manière générale lorsqu’on utilise un grand-angle il est important d’essayer de cadrer en maintenant l’appareil dans une position où le centre du cadrage est proche du niveau de l’horizon, c’est-à-dire appareil le moins possible penché vers l’arrière (contre-plongée), quitte à cadrer au plus près du haut du monument pour limiter la déformation. L’utilisation d’un objectif à décentrement permet de cadrer sans difficulté un sujet en hauteur sans avoir besoin de se placer en contreplongée. Ainsi on évite toute déformation en fuyantes verticales des bâtiments. Cela étant, la présence de légères fuyantes n’est pas gênante tant qu’elle reste modérée. En effet, lorsque nous observons un bâtiment d’en bas les lignes fuyantes existent bien mais notre cerveau les considérant comme normales elles ne nous choquent pas. Donc de légères fuyantes sur la photo seront plutôt naturelles. Mais point trop n’en faut, au-delà d’une certaine limite on tombe vite dans la caricature !

 

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